Petite anse : le non sens

Publié le par le5trois

Une place coûteuse et inutile


Réalisée  à  grands  frais  et  semble - t - il  toujours  pas achevée  –  le sera - t - elle un jour ?  -  la nouvelle  place de Petite-Anse  à  Terre-de-Haut est le parfait exemple du tape-à-l’œil  et  de  l’absurdité grotesque  en matière d’aménagement urbain.

Investir tant d’argent dans une telle réalisation montre à quel point ceux qui nous gouvernent ne voient pas plus loin que le bout de leur nez...

Car à quoi doit servir une place publique sinon d’abord à accueillir et retenir le public dans des conditions d’agrément, de confort, de détente et si possible de reposante intimité ?

Or cette place, entièrement bétonnée et enlaidie par d’imposants et innombrables lampadaires, écrasée de soleil dans la journée et le soir d’une aveuglante lumière blanche – brûlant le plus souvent toute la nuit au détriment de substantielles économies d’argent et d’énergie - ne dispose d’aucun aménagement pour le délassement des habitants...

Gâcher un si bel emplacement de cette façon, face à une rade merveilleuse, c’est faire preuve d’une bien curieuse conception des attentes de la population, de la mise en valeur des sites naturels et de l'utilisation des finances publiques.

On aurait pu en effet imaginer et réaliser dans ce cadre approprié et à moindre coût, un tout autre projet en intégrant facilement des espaces verts, fleuris et arborés ; des bancs ergonomiques, en nombre suffisant, bien disposés et confortables – surtout pas comme ceux du débarcadère - ; des aires de jeux pour les enfants ; des réverbères esthétiques aux lumières apaisantes et tamisées, bref des aménagements utiles et sensés à l’échelle de notre petite commune et aux souhaits de détente et de loisirs de sa population...

Pour cela il aurait fallu que nos dirigeants bornés aillent voir ailleurs – ne serait-ce que dans la Caraïbe – comment certaines places de village sont agréablement conçues, aménagées, ombragées, intégrées dans le site et régulièrement entretenues pour la plus grande satisfaction du public, visiteurs et résidents...

Mais encore faudrait-il qu’ils soient animés, ces dirigeants, du sens modeste et efficace du bien commun, et non pas de cet esprit de m’as- tu-vu, de prétention et de lourdeur – à l’image de cette place impersonnelle et inutile - qui les pousse à tout faire à l’envers pour la plus grande déconvenue de leurs administrés.

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I
Les autorisations, c'est le maire lui-même qui se les lui donne !<br /> C'est lui le maître d'œuvre qui décide aussi de la nature et de la qualité de l'aménagement à réaliser. Il a conçu cette "place" uniquement pour servir une fois l'an, à la fête du 15 août et pour distribuer les emplacements commerciaux à ses affidés.. C'est également lui qui délivre des permis à la tête du client parfois sur des terrains inconstructibles et qui dans le même temps refuse des dossiers parfaitement en règle. Il n'y a pas si longtemps, il a accordé (difficilement) un permis de construire. Quelques mois plus tard il a pris un arrêté annulant ledit permis au prétexte que le propriétaire ne lui plaisait plus et que son terrain devait être classé d'utilité publique. Voilà comment les choses se passent aux Saintes.<br /> Pour mémoire, il faut rappeler que le collège du Marigot a été construit sur un terrain classé de tout temps inconstructible, susceptible de solifluction en cas de gros séisme...
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M
Il est déplorable qu'une telle réalisation soit autorisée sur une ile comme celle-ci.L'éclairage est affreux,l'endroit peu convivial et quasiment toujours désert .Terre de Haut n'avait pas besoin d'une telle verrue !!!!
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L
C'est parfaitement vrai !... J'étais un de ces passagers du samedi après-midi, 25 avril en question et peux témoigner de la réalité de la "piscine" à l'endroit indiqué. Mais en plus de devoir soulever les jambes de mon pantalon et mouiller allègrement mes chaussures, comme les autres, j'ai reçu plusieurs giclées d'eau boueuse au passage de divers véhicules - dont celui de la gendarmerie - roulant sans aucun égard pour les passants déjà embarrassés par leurs bagages... La multiplication exponentielle des voitures à Terre-de-Haut et l'anarchie dans la circulation motorisée, voilà un beau sujet à lancer pour le responsable de ce blog et qui devrait susciter, à n'en pas douter, de nombreux et intéressants commentaires...
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L
Toto, je crois que tu as touché du doigt le véritable enjeu de l'utilisation aberrante de cette "place". Les réponses à tes questions vont de soi. Et les lecteurs de ce blog te suivront à n'en pas douter dans tes réflexions, même s'ils ne mettent pas toujours leurs commentaires. Il faut renoncer à chercher un brin de morale dans les pratiques mafieuses de nos dirigeants locaux et cela dure depuis des lustres. L'inquiétant c'est, face à cet état de fait, la passivité habituelle et tragique de la population qui avale tout en silence comme un naïf coucouli... Pour revenir au béton, samedi après midi, suite aux fortes pluies de la journée, les passagers débarqués au ponton du morne rouge se sont trouvés, au niveau du virage, non pas sur une route mais face à une véritable piscine, coincée entre le morne et le mur d'encerclement du dépôt de matériaux : en dehors de l'esthétique douteuse du lieu, aucune évacuation des eaux n'a été prévue...
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T
Indépendamment des considérations écologiques et esthétiques exprimées par les posteurs et que je partage totalement, je voudrais dire simplement ceci:Apres avoir assisté a deux fetes patronales mélé a la foule des consommateurs de biere r&b dance hall et autres sessions de "rumer croupion" , j'en ai deduis que cet espace public n'est ni plus ni moins qu'un lieu de partage d'interets entre des opérateurs privés et politiques .Quels sont ceux qui tiennent les bars lors des manifestations et concerts municipaux? . Qui délivre ces fameuses autorisations? A partir de quels criteres? Qui a interet a ce que ces transactions perdurent?Ou vont les sommes engrangées par ces "commerçants marrons"!?!
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